Work In Progress
Retour à la couleur pour 2 des séries de travaux en cours : “La Cinquième Saison” & “Room With A View”.
« Ce que tu ne peux pas vivre, tu peux l’écrire mais ce que tu ne peux écrire comment le vivre ? Les arbres, eux, le savent : c’est la cinquième saison. Oh bien sûr il y eût le printemps, l’été… mais l’année en son quatuor ne t’a rien dévoilé, il te manque un amour de souche, un dieu qui n’aimerait que toi.
Tu marches. De paysages en paysages. Ton pas est fragile sur la terre, personne ne t’enlace. Il te faut de l’art, tu t’essouffles, quand soudain tu l’aperçois.
Tu t’approches.
Tu vois bien que ce n’est pas une photo : c’est un arbre. Attention, on ne peut pas avoir le coup de foudre pour un arbre, ça le tuerait, mais on peut l’aimer, l’aimer sur la durée, toutes racines emmêlées.
Il est seul. Tu es seul. Il ne te quittera plus. Tu plaques ton coeur contre l’écorce, ta langue cherche ses racines. Lui, c’est le Verbe révélé, celui qu’il incarne et que tu cherches depuis les origines, celui qui coule de source, de sève et de résine : TENIR ( troisième groupe, infinitif, intransitif, cinquième saison). Tenir à quelqu’un, tenir debout, tenir droit, contre vents et marées. Tenir ta main, tenir à toi, tiens-moi, tenir encore, encore à jamais, un peu, et même jusqu’à demain.
À califourchon sur le soleil, au ciel blondi de l’arbre, ton chagrin se disloque.
À Pierre Gable… »
Eliza De Varga
« Sur le chemin que Pierre décida de longer entre une homonymie que son prénom inspire et la pêche aux humains de diverses facettes, l’inspiration fut là, baladant l’objectif…
Il s’en fut déceler l’abandon de ces choses dont la survie témoigne de lointaines présences.Il rencontre et dévoile cette usure des ans, cette décrépitude, ces détours de fourrés que les murs abandonnent.
Les savoirs ne sont plus que des voix silencieuses, leurs échos épuisés par l’espace vécu.
Les objets ne regardent qu’un passé révolu, au repos en des lieux qui ne regrettent rien mais tiennent à laisser les traces d’une histoire, en guise de témoins d’un avant plus précieux.
Les contrastes s’amusent à voler au visible cette part intérieure aspirant à renaitre en chaque personnage.
Le vif à l’état brut, en rudesse et en charme, avec ce que murmure l’éventuel tourment révélé par une âme.
À Pierre Gable… »
Gaston Mercier
Les Imparfaits
« Je vis dans le passé. Je reprends tout ce qui m’est arrivé et je l’arrange. De loin, comme ça, ça ne fait pas mal, on s’y laisserait presque prendre. Toute notre histoire est assez belle. Je lui donne quelques coups de pouce et ça fait une suite de moments parfaits. Alors je ferme les yeux et j’essaie de m’imaginer que je vis encore dedans. »
N’est-ce pas plus simple de s’accommoder de « moments imparfaits » ?
Nous les vivons au quotidien ou lors de grandes occasions, et restent parfois des souvenirs inoubliables. Ils s’égrènent tout au long de l’histoire humaine.
Ils ont changé des vies, des destinées…
C’est à vous que je souhaite dédier cette série Vous, les “ imparfaits ”
Les « trop comme ceci » ou les « pas assez comme cela ». Ceux qui ferment les yeux, se masquent le regard ou s’abandonnent devant l’objectif.
Vous avez le pouvoir de faire voler en éclats ce cadre normatif qui nous étouffe tous et nous empêche de vivre ensemble dans le respect et la tolérance.
Vos imperfections ne font pas partie du problème, mais de la solution. C’est un remède à notre société, malade de la normalité. L’imperfection est la réalité.
Pierre Gable.